Alto – Viola

Laurent Zakowsky vous expose ses principes de fabrications’ ses histoires personnelles et des témoignages d’altistes jouant ses instruments.


28 novembre 2018

Je continue à vous présenter le mode de fabrication de mes altos.

Aujourd’hui, le vernis.

Après avoir protégé mon bois nu avec une sous-couche d’encollage, puis lui avoir donné une sous-teinte qu’on appelle un « fond de bois », avec des colorants (type propolis) ou des réactions chimiques légères ( type base + acide) afin de l’oxider, j’ai déposé au pinceau entre 6 et 7 couches de vernis fait à base de gomme laque, d’alcool et de colorants divers. Une fois celui-ci parfaitement sec, il faut lui donner alors son aspect lisse et brillant. C’est le polissage.

Mieux qu’un long discours, voici trois petites vidéos qui montrent cette étape très importante.

C’est un travail très délicat. En effet, il faut avoir la main légère, afin de ne pas enlever, voire « trouer » le vernis. Mais suffisamment appuyé néanmoins pour égrainer la surface puis, par frottements,  chauffer (mon maître François disait qu’il fallait carrément « bruler ») la matière afin qu’elle prenne son aspect humide et transparent. Cette opération relève typiquement du « coup de main », qui s’acquiert avec l’expérience. Mais une fois qu’on le possède, c’est une des étapes pour moi les plus agréables et sensuelles.

 

 

 

 


20 août 2018

J’ai rencontré Victoire il y a quelques années à Lyon.

Je donne la parole à cette altiste luthière

Victoire joue

Victoire et son alto

« Je joue sur mon alto depuis 2015. J’étais à cette époque au Conservatoire de Lyon et je cherchais à acheter un instrument. Après de longues recherches et de nombreux essais, j’ai croisé par un heureux hasard le chemin de Laurent Zakovsky qui m’a fait découvrir un de ses altos : Le charme de son timbre, la teinte de son vernis et la saveur de son jeu m’ont tout de suite séduite. Trois ans plus tard je suis toujours aussi heureuse de jouer sur cet alto.
Jouer d’un instrument c’est chouette, mais pourquoi ne pas tenter de le fabriquer ? J’ai alors décidé de me diriger vers la lutherie, et voilà deux ans que j’apprends celle du quatuor.
J’ai effectué un stage chez Laurent Zakovsky récemment et j’ai pu, avec son aide, redonner de l’éclat à mon instrument en retouchant son vernis puis en changeant son âme et ses cordes.
Ce stage m’a également permis de découvrir qui se cachait derrière ces altos : Un luthier curieux, doté d’une chouette vision sur le monde de la lutherie, d’un style propre à lui, un artisan mais aussi un mélomane généreux en anecdotes et en conseils.
J’ai toujours aimé mon instrument, mais je l’apprécie d’autant plus aujourd’hui en connaissant mieux son histoire. »
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Victoire en plein travail


25 avril 2018

Voici une étape importante de la fabrication de mon alto: le montage des éclisses.

moule et éclisses d'alto

moule et éclisses d’alto

Avant toutes choses, je doit fabriquer un moule.

Il s’agit de la matrice sur laquelle je vais mettre les éclisses en forme. C’est un gros bloc de bois, taillé parfaitement au modèle choisi.

Il est indispensable de soigner ce moule, car il servira pour chaque alto de ce modèle. D’après lui, je plie les éclisses. Au départ, ce sont des planches d’érable de 1,3 mm d’épaisseur toute droite. Pour les mettre en forme, je me sert d’un « fer à plier »: un morceau de métal chauffé, qui va permettre aux éclisses de garder leur galbe.

 

collage des éclisses d'alto

collage des éclisses d’alto

 

Puis je dispose les éclisses à l’intérieur du moule.

Je les plaque sur les parois avec des contreparties, elle aussi parfaitement ajustées et tenues par des serres-joints. Aux quatre angles, ainsi qu’en haut et en bas, j’ajuste et colle les blocs de coins et les tasseaux.

éclisses d'alto et contreparties

éclisses d’alto et contreparties

 

Je plie et colle ensuite les contres-éclisses.

Ce sont des bandes d’épicéa qui, comme leur nom l’indique, vont renforcer les éclisses, assurant ainsi leur solidité et qui permettent aussi d’augmenter la surface de collage pour la table et le fond.

le moule terminé

le moule terminé

Le moule est presque terminé.

Il faut sortir les éclisses de leur matrice, tailler proprement l’intérieur, les couper à la bonne hauteur. La façon dont les éclisses sont travaillées, indépendamment de la qualité de pliage et de collage, est un témoin important du style d’une école (française, italienne, allemande) et de la « patte » du luthier.

Barre et tête d’alto en construction

10 mars 2018


Je continue la fabrication de mon alto made in France (made in moi-même) artisanal et je vous en montre la progression. Aujourd’hui je vous présente deux étapes.

1 : la barre d’harmonie

Collage barre d'harmonie - Alto Laurent Zakowsky

La barre d’harmonie est une pièce d’épicéa ajustée avec un léger forcement sur la voûte intérieure de la table, du côté des basses. Elle sert à transmettre les vibrations du chevalet à l’ensemble de la table. Sa place, son épaisseur et sa forme ont une importance sur le résultat acoustique. Chaque luthier doit donc faire des choix qui détermineront le caractère de son instrument.

La barre est collée avec de la colle chaude organique, faite d’os, de nerf et de peau de boeuf.

2 : la tête d’alto

 

La tête est en érable. Je la sculpte avec des gouges et des ciseaux. J’apporte une très grande attention à son élégance car elle est la « signature » du luthier, son style.

Voilà quelques étapes de la construction de mon alto à prix compétitif.


19 février 2018

Nouvelles étapes dans la construction de mon instrument

 

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