Voici le témoignage de Gabriel Du classique au folk à l’électro J’ai acheté mon alto à Laurent Zakowsky lors de mes études de musique classique au CRR de Lyon. Depuis, je continue de jouer avec cet alto du classique bien sûr mais aussi dans toutes sortes de cadres divers et variés. Parfois, je l’emmène avec …
J’ai rencontré Victoire il y a quelques années à Lyon.
Je donne la parole à cette altiste luthière
Victoire et son alto
« Je joue sur mon alto depuis 2015. J’étais à cette époque au Conservatoire de Lyon et je cherchais à acheter un instrument. Après de longues recherches et de nombreux essais, j’ai croisé par un heureux hasard le chemin de Laurent Zakovsky qui m’a fait découvrir un de ses altos : Le charme de son timbre, la teinte de son vernis et la saveur de son jeu m’ont tout de suite séduite. Trois ans plus tard je suis toujours aussi heureuse de jouer sur cet alto.
Jouer d’un instrument c’est chouette, mais pourquoi ne pas tenter de le fabriquer ? J’ai alors décidé de me diriger vers la lutherie, et voilà deux ans que j’apprends celle du quatuor.
J’ai effectué un stage chez Laurent Zakovsky récemment et j’ai pu, avec son aide, redonner de l’éclat à mon instrument en retouchant son vernis puis en changeant son âme et ses cordes.
Ce stage m’a également permis de découvrir qui se cachait derrière ces altos : Un luthier curieux, doté d’une chouette vision sur le monde de la lutherie, d’un style propre à lui, un artisan mais aussi un mélomane généreux en anecdotes et en conseils.
J’ai toujours aimé mon instrument, mais je l’apprécie d’autant plus aujourd’hui en connaissant mieux son histoire. »
Il s’agit de la matrice sur laquelle je vais mettre les éclisses en forme. C’est un gros bloc de bois, taillé parfaitement au modèle choisi.
Il est indispensable de soigner ce moule, car il servira pour chaque alto de ce modèle. D’après lui, je plie les éclisses. Au départ, ce sont des planches d’érable de 1,3 mm d’épaisseur toute droite. Pour les mettre en forme, je me sert d’un « fer à plier »: un morceau de métal chauffé, qui va permettre aux éclisses de garder leur galbe.
collage des éclisses d’alto
Puis je dispose les éclisses à l’intérieur du moule.
Je les plaque sur les parois avec des contreparties, elle aussi parfaitement ajustées et tenues par des serres-joints. Aux quatre angles, ainsi qu’en haut et en bas, j’ajuste et colle les blocs de coins et les tasseaux.
éclisses d’alto et contreparties
Je plie et colle ensuite les contres-éclisses.
Ce sont des bandes d’épicéa qui, comme leur nom l’indique, vont renforcer les éclisses, assurant ainsi leur solidité et qui permettent aussi d’augmenter la surface de collage pour la table et le fond.
le moule terminé
Le moule est presque terminé.
Il faut sortir les éclisses de leur matrice, tailler proprement l’intérieur, les couper à la bonne hauteur. La façon dont les éclisses sont travaillées, indépendamment de la qualité de pliage et de collage, est un témoin important du style d’une école (française, italienne, allemande) et de la « patte » du luthier.
« Céciloutre » c’est ainsi que les membres chapeautés de l’orchestre Pixelophonia me surnomment ! J’étudie l’alto au conservatoire départemental d’Aulnay-sous-Bois et interviens dans les écoles élémentaires, quotidiennement accompagnée de mon alto (Archibald, pour les intimes) dont je suis inséparable depuis plus de 4 ans.