Vint ensuite l’étape de façonnage de la voûte au moyen de rabots spécifiques à la lutherie, appelés « noisettes ».


L’étape suivante consistait à creuser la table et le fond. Là, pas de difficultés majeures pour un luthier. L’ébauche à la gouge, la finition à la noisette, en vérifiant régulièrement les épaisseurs au compas (appelé « palmer » dans le métier). Je voulais l’objet à la fois solide et léger, aussi celles-ci oscillaient-elles entre 3,5 et 4 mm.


L’étape suivante était le « tablage » et le « fondage », collage de la table et du fond sur les éclisses, avec la colle à chaud faîte à base d’os, de nerf et de peau de bœuf. Pour serrer, je me servais de « vis à tabler », petits serre-joints typiques de la lutherie.


Arrivait ensuite une opération primordiale en terme de lutherie et d’artisanat d’art en général : la finition. Rogner les contours de la table et du fond au canif, sculpter les veines saillantes, notamment celles de la table qui doivent évoquer la silhouette de la lyre antique, avec une gouge « à ragréer », puis « ratisser » (c’est-à-dire racler avec une plaque d’acier affutée et au fil retourné) très proprement pour donner une surface lisse. Je décidais néanmoins de laisser quelques endroits bruts, les traces d’outils apparentes, afin de créer, à la manière des luthiers lombards et vénitiens du XVIème siècle tels Gasparo da Salo ou Linarolo, des contrastes de surface qui donneraient plus de force et de rythme à ma création. Le « coffre » était ainsi achevé.
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